- perversité
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• 1190; lat. perversitas1 ♦ Goût pour le mal, recherche du mal. ⇒ malignité, méchanceté. Perversité des mœurs. ⇒ corruption, dépravation. « la perversité naturelle, qui fait que l'homme est sans cesse et à la fois homicide et suicide, assassin et bourreau » (Baudelaire). — Spécialt Caractère d'une personne qui cherche à nuire. « Perversité de femme ! pensa Julien. Quel plaisir, quel instinct les porte à nous tromper » (Stendhal). ⇒ perfidie.2 ♦ Psychol. Tendance pathologique à accomplir des actes immoraux, agressifs; malveillance systématique. La perversité d'un enfant cruel envers les animaux.♢ Abusivt Perversion (2o).⊗ CONTR. Bonté, vertu. Bienveillance.Synonymes :- détraquement- méchanceté- noirceur- scélératesse- viceperversitén. f.d1./d Tendance à faire le mal et à en éprouver de la joie; méchanceté.d2./d Action perverse.⇒PERVERSITÉ, subst. fém.A. —Caractère d'une personne encline au mal, qui fait, qui aime à faire le mal. Bientôt sa perversité ne se borna pas à affoler son mari; son vice d'habitude fut d'exaspérer le désir chez tous ceux qui le lui exprimèrent (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.50). Rimbaud (...), le génie de la perversité (...), avec une imagination malfaisante de vilain singe, passait sa vie à inventer d'impitoyables méchancetés (GONCOURT, Journal, 1886, p.565).— Caractère d'un attribut, d'une manifestation d'une telle personne. La perversité de ses principes, de ses conseils (Ac. 1935). La perversité de mon esprit, qui aime les choses malsaines (FLAUB., Corresp., 1874, p.224). Prévenir papa? Mais il me demandera des preuves et, si je ne lui en fournis pas, il s'indignera de la perversité de mon imagination (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.260).B. —PSYCHOPATHOL. ,,Anormalité de la conduite générale et spécialement des comportements à l'égard d'autrui et de la Société conduisant à des actes asociaux et inhumains accomplis avec indifférence affective à l'égard de la souffrance d'autrui, absence complète de culpabilité et satisfaction personnelle`` (MUCCH. Psychol. 1969). La perversité comporte essentiellement un choix immoral dans les règles normatives du comportement (POROT 1960). La perversité peut n'être qu'épisodique: actes de cruauté ou de vandalisme d'un adolescent qui utilise ce moyen pour s'affirmer (Psychol. 1969):• ♦ Il n'y a perversité véritable que dans une indifférence morale rebelle prolongée: il ne faut donc pas confondre avec les pervers, les impulsifs ou les nonchalants moraux.MOUNIER, Traité caract., 1946, p.728.— P. méton., rare. Action, pratique immorale ou contre nature d'une telle personne. L'une des perversités (...) en usage au commencement de ce siècle, était le luxe des rats. Un rat, mot déjà vieilli, s'appliquait à un enfant de dix à onze ans, comparse à quelque théâtre, (...) que les débauchés formaient pour le vice et l'infamie (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p.18).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIes. perversiteit (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 57, 4 ds T.-L.). Empr. au lat. perversitas, -atis «renversement, corruption des moeurs», dér. de perversus, v. pervers. Fréq. abs. littér.:255. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 353, b) 333; XXes.: a) 501, b) 302.
perversité [pɛʀvɛʀsite] n. f.ÉTYM. 1190; lat. perversitas, dér. de perversus. → Pervers.❖1 Vieilli. Goût pour le mal, recherche du mal. ⇒ Pervers (1.); malignité, méchanceté. || La perversité humaine la plus épouvantable (→ Effronté, cit. 8). || Perversité des mœurs. ⇒ Corruption, dépravation…1 Trop de perversité règne au siècle où nous sommes.Molière, le Misanthrope, V, 1.2 La perversité avait gagné jusqu'aux plus basses classes de la société; et Pigault-Lebrun, dans ses romans scandaleux, n'a fait que peindre sans exagération les mœurs du pays où il vivait.Sainte-Beuve, Correspondance, 12, 11 sept. 1823.3 Il y a dans l'homme, dit-il (Poe), une force mystérieuse dont la philosophie moderne ne veut pas tenir compte; et cependant sans cette force innomée, sans ce penchant primordial, une foule d'actions humaines resteront inexpliquées, inexplicables. Ces actions n'ont d'attrait que parce que elles sont mauvaises, dangereuses; elles possèdent l'attirance du gouffre. Cette force primitive, irrésistible, est la perversité naturelle, qui fait que l'homme est sans cesse et à la fois homicide et suicide, assassin et bourreau (…)Baudelaire, Notes nouvelles sur Poe, II.♦ Vx. Caractère de celui qui cherche à nuire, à faire du mal (3. Mal, 1.). ⇒ Malignité. || La perversité des femmes. ⇒ Perfidie.4 Perversité de femme ! pensa Julien. Quel plaisir, quel instinct les porte à nous tromper.Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XXI.♦ (Une, des perversités). Action perverse, méchante. ⇒ Vice. || Expiations pour les perversités (→ Encouragement, cit. 1).2 Mod. Tendance pathologique à accomplir des actes immoraux, caractérisée par le plaisir de nuire, l'agressivité, la malveillance systématique et, souvent, la dissimulation. || La perversité constitue une perversion des instincts de moralité.5 (…) tandis que la perversion est une orientation permanente et pathologique de l'être, la perversité peut n'être qu'épisodique, limiter même son application à un objet, à une entreprise déterminée et être le fait d'individus normaux. Elle se rencontre (…) dans certains actes de cruauté physique ou morale accomplis sous l'empire d'une passion exaspérée (…) Elle est à la base de nombreux faits de vandalisme (…)♦ Abusivt. Perversion (2.).❖CONTR. Bonté, vertu. — Bienveillance.
Encyclopédie Universelle. 2012.